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10/05/2009

Conciliation vie privée et professionnelle : les entreprises peuvent mieux faire

Cet article, écrit par Christophe Bys, a été publié dans l'Usine Nouvelle du 29/04/2009.

reuters-cadre-euro-salarie-emploi-travail_cadre_img_fr0.jpg"Les entreprises affichent de bonnes intentions pour aider les salariés à concilier travail et famille. Mais les actions concrètes qui aideraient vraiment les salariés restent très rares, indique une étude de l'Ined.
Conciliation vie privée et professionnelle : les entreprises peuvent mieux faire.

A en croire une étude d'ampleur (*) réalisée par deux chercheuses de l'Ined (Institut national d'études démographiques) Ariane Pailhé et Anne Solaz, il n'est pas simple pour les salariés de concilier vie privée et vie professionnelle.

En effet, les entreprises veulent bien reconnaître l'importance du problème. Mais les employeurs sont beaucoup plus timorés dès lors qu'il s'agit de prendre des mesures concrètes, qui aident réellement les familles à résoudre leurs difficultés quotidiennes.


Commençons par la bonne nouvelle : 62 % des employeurs considèrent ainsi qu'il est de leur ressort d'aider les salariés à coordonner vie familiale et travail. Ne vous réjouissez pas trop vite toutefois, car les mêmes sont 50 % à répondre qu'ils n'ont pris aucune mesure pour faciliter la vie de leurs salariés. Un joli paradoxe... De là à penser que la première réponse traduit surtout une forme de politiquement correct, il n'y a qu'un pas.

Plus inquiétant, les mesures prises concrètement font sûrement plaisir aux DRH, mais ne correspondent pas ou mal aux besoins exprimés par les salariés. En effet, ceux-ci demandent avant tout des mesures de souplesse d'horaires pour pouvoir s'occuper de leurs enfants. De leur côté, les firmes mettent en avant les restaurants d'entreprise ou la mutuelle, tandis que les crèches d'entreprises restent l'exception (2 %).

Si un peu de souplesse sur les horaires peut être consentie, cela reste ponctuel et discrétionnaire. 86 % des entreprises sont accommodantes pour la rentrée scolaire, 76 % si un enfant est malade... Le taux tombe à 40 % quand il s'agit d'adapter l'horaire de travail à ceux de la crèche ou de l'école.

Double peine pour les femmes


Les femmes sont les premières pénalisées par ces comportements. Et sont victimes d'une sorte de double peine. D'une part, parce que la répartition traditionnel des rôles les place en première ligne. En outre, elles doivent subir l'impact de ces préjugés dans le monde professionnel. L'étude de l'Ined montre, en effet, que les hommes sont soumis à une contrainte de « disponibilités plus fortes ». Gare aux jeunes papas qui voudraient des horaires aménagés pour s'occuper du petit dernier, leurs chefs ont tendance à ne pas apprécier.

Toutes les entreprises ne sont pas placées à la même enseigne. Déjà, l'étude s'est limitée aux entreprises de plus de 20 salariés. On ne sait donc rien des pratiques au sein des entreprises de plus petite taille. Plus l'entreprise est grande, meilleur est le traitement, indique l'étude. La fonction publique hospitalière et le secteur bancaire se singularisent par la qualité de leurs pratiques. A l'heure de l'ordinateur personnel et du téléphone portable, de plus en plus de salariés acceptent de travailler en dehors des horaires communs de travail. Il semblerait donc que la porosité du temps soit à sens unique. Tout se passe comme si, à l'heure des Tic, diriger consistait toujours à contrôler les horaires. De la misère en management...

(*) L'étude a été menée conjointement auprès d'un échantillon de 9 547 personnes âgées de 20 à 49 ans, représentatif de la population française. Leurs employeurs ont été aussi interrogés. Cela représente 2 673 établissements d'au moins vingt salariés. L'étude a été réalisée avec l'aide de l'Insee d'octobre 2004 à octobre 2005."

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